Petit guide de jardinage à usage des amateurs de piments écrit par Žiga Rajić

Tout d’abord je tiens à remercier Žiga Rajić de la marque de sauce piquante gastronomique Pekocko, de nous avoir partagé ses connaissances sur la culture du piment, vous pourrez retrouver la web boutique cette adresse.
A l’heure où tout le monde se met au jardin, pourquoi ne pas faire pousser quelque chose qui arrache un peu ! Les piments sont assez faciles à cultiver mais Pekocko peut sans doute vous faciliter la tâche en vous communiquant quelques règles de base.
Voici donc un petit guide de la plantation rédigé par les fous de piments que nous sommes. Parce que pour faire de bonnes sauces, il faut de bons « chilies ».

1) De la semence au plant :

De manière générale, il est plus aisé de cultiver des piments peu forts de la famille Capsicum Annuum (Cayenne, Jalapeno, Fresno…) tandis que les hybrides très forts de la famille Capsicum Chinese (Habanero, Trinidad Moruga Scorpion, 7-Pot, Bhut Jolokia…) sont plus exigeants et demandent plus de soin.

Votre problème principal sera de bien appréhender l’horloge biologique des piments. Si vous souhaitez cultiver des piments puissants, il vous faudra faire preuve de patience : entre le semi et le fruit, pratiquement 9 mois peuvent s’écouler pour qu’un plant puisse donner son rendement optimal… Et même cela vu notre climat, c’est loin d’être évident.

On peut cultiver les piments en pleine terre, dans une serre et même dans les pots sur son balcon. Ils aiment le plein soleil.
Côté chaleur, elle est certes nécessaire mais pas tant que ca. Après tout les piments poussent chez nos voisins anglais ou danois.
La recette en mode express la voici en 4 ingrédients : Bonnes semences + Engrais + Humidité + Soleil.

Quant au choix de variété et de la semence, voici notre recommandation :

Si vous disposez de peu de place et si vous débutez, choisissez plutôt des variétés au bon rendement (Cayenne, Jalapeno, Habanero, toutes les Aji, Tabasco…). Vous éviterez les hybrides très récents de type (F1-F5) même s’ils sont visuellement très attirants.
Prenez en compte qu’un plant de Habanero même planté dans un pot, peut produire jusque 2,5kg de fruits dans l’année. A titre de comparaison, un plant de Carolina Reaper ne produira pas plus de 400g de fruits.

En ce qui concerne les premières semences, nous vous invitons à vous les procurer chez des semenciers, renommés et connus.
Chez Pekocko, nous ne commercialisons pas nos semences. A chacun ses spécialités et savoir-faire. Les nôtres c’est de faire pousser des piments et de cuisiner des sauces pimentées gastronomiques.

Bref, pour démarrer, acheter chez un professionnel ! c’est le seul moyen d’éviter les mauvaises surprises. Qui veut d’un Trinidad Moruga Scorpion avec la moitié de ses unités Scoville, ou de faux Carolina à peine plus forts que des Habanero. On évitera aussi les embrouilles autour des noms des piments : les semenciers amateurs se plaisent parfois à opter pour des appellations fantaisistes ou faire des traductions maladroites de noms de piments d’origine anglo-saxonne.

Maintenant, on peut parier qu’à un moment ou l’autre, vous allez avoir envie de cultiver vos propres semences.
Un dernier conseil : Prenez bien en compte le fait que les piments sont très sensibles au croisement. Vous devrez donc être très rigoureux au moment de la sélection.
Isolez bien vos plants. Les piments sont de « chauds lapins » qui aiment à se mélanger. C’est toujours joli à observer mais le résultat au niveau du goût est rarement celui qu’on attend.

 

 

Pour conclure, voici la liste des semenciers sérieux que Pekocko peut recommander après plusieurs années de collaboration :
• https://www.semillas.de/
• https://www.fatalii.net/
• https://thehippyseedcompany.com/

2) Du semi à la pleine terre

Sous nos latitudes, il fait un peu froid pour nos amis Bhut Jolokia, Pink Tiger, Sevenpot, Trinidad Moruga Scorpion. Pour ces piments aux unités Scoville (SHU) qui affolent les papilles, il est préférable de commencer le semi entre début février et début mars. Pour les variétés peu pimentées, un semi le premier jour du printemps (21 mars), reste tout à fait acceptable.

Pour faciliter la germination, on peut faire tremper les graines dans de l’eau pendant 24-48 heures en veillant à maintenir la pièce à une température constante minimale de 20°C.

Si possible, munissez-vous de plateaux de semi (ça facilite la tache et le prix est dérisoire), remplissez les plateaux de terreau tout venant (mais BIO de préférence) et enfoncez les graines à 5mm à peine, ne tassez pas le terreau et arrosez.

Comme pour beaucoup de semis, l’arrosage est capital. Il faut arroser les plateaux tous les 2-3 jours et les maintenir à une température la plus élevée possible entre 18-26°C tout au long de la germination.

Si votre semence est de qualité (voir Episode 1), vous devriez voir les premières pousses apparaître après 7 jours (pour les variétés peu pimentées) et après 15 jours pour les variétés extrêmes.

Faites attention de ne pas trop arroser (apparition à la moisissure). Si une croute se forme sur le dessus, grattez avec une fourchette pour aérer la terre.

Une fois les pousses visibles, mettez les plateaux dans un endroit chaud (18-26°C) avec beaucoup de lumière. Par exemple dans une serre ou une pièce éclairée avec l’aide de lampes.

L’idéal est une serre chauffée ou une pièce à 26°C avec une possibilité d’éclairage artificiel entre 17h et 22H.

💡☀️Il est tout à fait possible de s’équiper de lampes néon tout venant sans investir dans un équipement spécial. Si vous optez pour une installation de néons ou de leds, placez-les au dessus des plants à environ 25 cm. Préférez les lampes avec un max de lumens (1420 lm soit 100W), mais si vous êtes fauché des 990 lm (75W) feront très bien l’affaire.

Evitez les pièces sombres avec une seule source de lumière, car les plants vont s’étirer en hauteur et ils seront quasiment perdus.

Arrosez-les toutes les 2-3 jours et aérez la terre avec la fourchette si la croute se reforme.

Quand vos pousses vont se parer de 2 vraies paires de feuilles en plus des premières paires de feuilles de germination, vous n’avez plus qu’à les rempoter dans de petits pots, de préférence de diamètre 8-10cm.

Les verres à bière en plastique avec le fond troué constituent une bonne alternative.

Au moment de rempoter, mélangez le terreau avec un peu de mycorhize qui boostera fortement le développement des racines avant la mise en pleine terre. La mycorhize est très importante pour le développement des racines et son prix parfois élevé décourage pas mal des jardiniers. Comptez ½ cuillerée à café par plant. Le but le plus important est de produire les plantes avec un feuillage foncé et surtout avec un max des racines.

Gardez toujours les plants dans une pièce chaude et lumineuse (naturelle et/ou artificielle), arrosez tous 2-3 jours.

Au bout de 15-20 jours après le rempotage, on peut commencer à mettre de l’engrais en mini doses. Préférez l’engrais de type guano, car bien nourrissant mais sans risque de surdosage.

Les derniers 15 jours, essayez de sortir les plantes pendant 2-3 heures par jour pour les habituer à la lumière du soleil, ça leur évitera le coup de soleil, une fois en pleine terre.

🎸Parlez à vos piments, faites leur écouter de la musique… bref bichonnez-les !

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